Pew Bertarelli Ocean Legacy célèbre l’engagement de la Polynésie française pour la création de nouvelles protections marine
Cet engagement historique protégerait des eaux riches en biodiversité et donnerait naissance à l’une des plus vastes zones marines protégées au monde
Note de l'éditeur : Cette déclaration a été mise à jour le 11 juin 2025 afin de refléter plus précisément les niveaux de protection marine que la Polynésie française mettra en place.
NICE, France —Pew Bertarelli Ocean Legacy célèbre aujourd’hui l’annonce de la Polynésie française visant à créer l’un des plus vastes réseaux de zones marines intégralement et hautement protégées au monde, dans une région du Pacifique Sud abritant une riche biodiversité marine.
S’exprimant aujourd’hui à la Conférence des Nations unies sur les océans (UNOC3), le président Moetai Brotherson s’est engagé à protéger près de 23% des eaux de la Polynésie française. Ces désignations d’importance mondiale comprennent deux zones intégralement et hautement protégées, totalisant 900 000 kilomètres carrés. Une fois mises en œuvre, ces zones constitueront parmi les plus grandes aires marines intégralement et hautement protégées jamais réalisées.
« En Polynésie française, l’océan est bien plus qu’un territoire : c’est une source de vie, de culture et d’identité. En renforçant la protection de Tainui Atea et en posant les fondations de futures aires marines protégées aux Australes, aux Marquises, aux Gambier et aux Îles de la Société, nous affirmons notre souveraineté écologique tout en créant, pour notre peuple et pour les générations futures, des sanctuaires de biodiversité. » a déclaré le président Brotherson. « Ces mesures conduisent à faire de la Polynésie française un acteur central de la gouvernance océanique mondiale. Ce choix ambitieux porte aussi un message universel adressé à la communauté internationale : celui d’un peuple océanien qui protège son espace vital non seulement pour lui-même, mais pour l’humanité tout entière. »
Les zones intégralement protégées couvriront 220 000 kilomètres carrés d’eaux près des îles de la Société et 680 000 km² autour des îles Gambier. L'accès y sera limité et toutes les formes d'extraction, telles que la pêche et l'exploitation minière, y seront interdites afin de créer des refuges pour la vie marine, notamment les raies manta migratrices, les atolls coralliens et les oiseaux de mer.
Le gouvernement créera également des zones de pêche artisanale sur un total de 186 000 km², s’étendant sur 15 milles nautiques autour des îles Australes, Marquises et Gambier, et sur 30 milles nautiques autour des îles de la Société. La pêche dans ces zones sera limitée aux pratiques traditionnelles à la ligne réalisées sur des bateaux de moins de 12 mètres. La pêche industrielle y sera interdite, tout en permettant aux communautés locales de perpétuer les pratiques de pêche séculaires.
Les zones de pêche artisanale et les deux zones intégralement protégées seront établies en tant qu'aires marines protégées (AMP), couvrant une superficie combinée de 1 086 000 km², soit environ deux fois la taille de la France métropolitaine.
Au-delà de l’annonce des AMP, le président Brotherson s'est également engagé à renforcer la conservation dans le reste des eaux de la Polynésie française, en y associant la participation de la société civile à la gestion, en consolidant les plans de gestion des pêches, et en interdisant l’exploitation minière des fonds marins ainsi que les dispositifs de concentration de poissons dérivants (DCP), des objets flottants utilisés par les pêcheries industrielles au large pour attirer les poissons.
Par ailleurs, le président Brotherson s’est engagé à créer de nouvelles zones de pêche artisanale supplémentaire ainsi que deux autres grandes AMP hautement protégées d’ici l’an prochain, autour des îles Australes et des îles Marquises. Ces mesures pourront porter la superficie totale des eaux hautement protégées à 2,5 millions de kilomètres carrés, soit plus de la moitié des eaux territoriales de la Polynésie française.
Ces engagements font suite à plusieurs années de plaidoyer de la part des communautés des îles Australes et des îles Marquises, qui plaident en faveur de protections marines plus fortes afin de préserver leur environnement et leur patrimoine culturel.
Depuis plus d’une décennie, Pew Bertarelli Ocean Legacy travaille en étroite collaboration avec le gouvernement de la Polynésie française, les pêcheurs, les scientifiques, les élus et les associations environnementales de Polynésie française pour soutenir les efforts de conservation des ressources naturelles marines portés par les communautés locales.
S’exprimant depuis la conférence UNOC3, Dona Bertarelli, philanthrope et « Patron of Nature » de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), a déclaré :
« Améliorer et préserver la santé des océans, essentielle à la santé humaine et à des moyens des subsistance durables, exige une action urgente. La Polynésie française fait preuve de leadership en répondant à cet appel avec un engagement historique visant à créer l’une des plus vastes aires marines protégées au monde. »
« Pew Bertarelli Ocean Legacy, inspiré par la volonté des communautés locales et leur culture traditionnelle, continuera à soutenir les efforts pour une mise en œuvre efficace de ces mesures. »
Les engagements du gouvernement s’appuient sur un soutien populaire massif : selon les sondages, plus de 90 % des Polynésiens se déclarent favorables à la création de nouvelles zones hautement protégées. Les personnes interrogées soulignent la nécessité de préserver les ressources marines pour les générations actuelles et futures, en respectant les valeurs culturelles et en s’inspirant des pratiques de gestion traditionnelles telles que le rāhui, une méthode ancestrale de fermeture temporaire de zones naturelles pour favoriser leur régénération.
De plus, l’engagement de la Polynésie française fait progresser l’objectif international visant à protéger 30 % de l’océan d’ici 2030, un objectif clé adoptée par la Convention des Nations unies sur la diversité biologique en 2022 pour préserver la biodiversité, accroître la productivité des pêcheries et préserver les avantages économiques, culturels et vitaux de l'océan.
Les eaux de la Polynésie française, réputées pour leur biodiversité marine exceptionnelle et leurs écosystèmes préservés, offrent un habitat à 21 espèces de requins et à un système récifal remarquable, regroupant 176 espèces de coraux et 1 024 espèces de poissons recensées. Cette richesse bénéficie à l’écosystème ainsi qu’au mode de vie local.
Tom Dillon, senior vice-président en charge de l’environnement et des initiatives transversales pour The Pew Charitable Trusts, a déclaré :
« Ces engagements en matière de zones marines intégralement et hautement protégées sont un signal fort de la vision à long terme et du leadership de la Polynésie française. Ils démontrent également qu’une conservation ambitieuse peut être à la fois réalisable et largement soutenue. »
Donatien Tanret, qui dirige le travail de Pew Bertarelli Ocean Legacy en Polynésie française, a conclu :
« Les communautés locales ont clairement exprimé leur volonté de protections renforcées qui reflètent à la fois les orientations scientifiques et leur culture ancestrale pour les générations futures. Ces protections et engagements constituent un exemple puissant de la manière dont le leadership local et les mesures traditionnelles comme le rāhui peuvent répondre aux défis modernes. »
The Pew Charitable Trusts et Dona Bertarelli ont créé le projet Pew Bertarelli Ocean Legacy dans l’objectif de soutenir la création de la première génération d’aires marines protégées (AMP) du monde et ainsi préserver de manière efficace de vastes zones importantes sur le plan écologique. Aujourd’hui, le projet essaie également de relier les AMP et de protéger les espèces migratrices clés, ainsi que des écosystèmes marins entiers. Ces efforts reposent sur plus de dix ans de travail par Pew et la fondation Bertarelli, dirigée par Dona Bertarelli, pour créer de vastes AMP fortement ou totalement protégées. Leur travail conjoint a contribué à obtenir des désignations ou des engagements pour la préservation de près de 13 millions de kilomètres carrés d’océan, grâce à une collaboration étroite avec les communautés locales, les dirigeants locaux, des philanthropes, les gouvernements et les scientifiques.